Quand t’es un gros capitaliste de Président, t’as pas de figure !
Le pays s’enfonce dans une crise sanitaire dont nous ne commençons qu’à découvrir les contours, sans doute proches du scénario italien. Là-bas, les services de réanimation en sont à choisir qui va avoir le droit ou non à une assistance respiratoire. Qui va mourir. Il faut dire qu’avec 3 lits d’hôpitaux pour 1000 habitants, les coupes budgétaires qui ont suivi la crise de 2008 ont été sévères. Mais voilà, il fallait que le capital se rattrape, que les riches soient bien gras, alors, les services publics... En France ce sont 6 lits pour 1000 habitants (11 pour 1000 en 1980) et l’on sait déjà que ce ne sera pas suffisant, qu’il y aura des morts. 4 % ou 1 % de mortalité selon les pays et leurs capacités d’accueil dans les hôpitaux...
Et, comme en Italie, ce ne sera pas suffisant. Les services de santé sont déjà débordés dans l’est de la France, les soignant·e·s, chaire à canons, sont en envoyé·e·s au combat pour reprendre la terminologie guerrière de notre banquier président. Sans masque. Sans matériel. Au péril de leur santé et de celle de leur entourage. Leurs enfants seront accueilli.e.s dans les établissements scolaires. Sans masque. Sans gant. Par les personnels de l’éducation nationale. Parce que c’est le service public et que le service public est le seul patrimoine qui reste à celles et ceux qui perdent tout. Cependant est-il acceptable que les salarié·e·s paient la note et soient sacrifié·e·s parce que les moyens de faire face à une crise sanitaire majeure n’existent plus ?
C’est dans ce contexte, où les personnels de santé se battent depuis des années pour obtenir les moyens de mener à bien leurs missions de service public, que notre banquier de président s’est souvenu qu’il y avait des secteurs qui devaient échapper au système marchand. Un coup de com’ pour brosser les soignant·e·s et toute la fonction publique dans le sens du poil avant de les envoyer au front. Un coup de com’ qui restera sans effet, comme avait pu le faire Sarkozy en 2008 lorsqu’il parlait de « moraliser le capitalisme ». N’oublions pas que celles et ceux qui aujourd’hui font appel au sens du service public sont les mêmes qui, mandat après mandat, ont fait crever la fonction publique à petit feu : voir là, là et encore là.
Lorsque viendra le bilan tragique de cet épisode de pandémie, lorsque nous compterons nos mort.e.s, "on ne savait pas" ne sera pas une excuse recevable. Oui ils savaient sans quel état ils avaient mis le service public. Et il ne faudra pas oublier non plus la répression qui s’est abattue contre celles et ceux qui ont voulu défendre leur outil de travail pour le bien de tou.te.s, et qui de nouveau risqueront d’être méprisé·e·s et sacrifié·e·s au plus grand profit du capital.