Après le 4 octobre : adresse aux organisations syndicales
La Tendance Intersyndicale "Emancipation" regroupe des militant-e-s de différents syndicats de l’Education Nationale. Ce groupe étant peu actif dans l’académie de Lyon, il est aussi peu connu des collègues. Si le discours d’Emancipation rejoint souvent celui de SUD, il s’agit de deux entités absolument indépendantes.
Mercredi 12 octobre 2005.
La journée de grève et les manifestations du 4 octobre ont été un
succès indéniable. La police, peut toujours minimiser l’ampleur de
la mobilisation, les faits sont là et ils sont têtus :
Plus d’un million deux cent mille personnes sont descendues dans
la rue ce 4 octobre.
Les revendications sont considérées comme justifiées par la
grande majorité de la population.
L’unité syndicale était visible et forte : aucune organisation
n’a voulu manquer ce rendez vous.
L’arrêt de travail a été significatif y compris dans le secteur
privé.
Au soir du 4 octobre, plusieurs directions syndicales ont annoncé
qu’il faudrait poursuivre. « Ce n’est pas une journée d’action
isolée, mais une mobilisation qui s’amplifie », a déclaré Bernard
Thibault de la CGT. Jean Claude Mailly de FO lui a fait écho en
interpellant le gouvernement : « On ne va pas lui laisser quinze
jours. Je ne lui demande pas une réponse obligatoirement ce soir ;
mais, dans les jours à venir, il faut qu’on ait des réponses. ». De
même la direction de la CFDT tient compte de la volonté exprimée
par les travailleurs en annonçant qu’il y aura une suite.
Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement et le MEDEF n’ont en
rien l’intention de céder, ni sur les salaires, ni sur l’emploi et
la précarité, ni sur l’avenir des services publics. Les fédérations
de l’éducation, FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, qui
se sont rencontrées le 7 octobre, ont constaté l’absence de réponse
du gouvernement dans un communiqué commun.
A ce jour les réponses concrètes ont été :
l’usage des forces de police pour briser la grève dans les ports
de Marseille et de Corse
le refus d’une réelle négociation avec les marins de la SNCM
des sanctions d’une extrême sévérité contre les lycéens qui
s’étaient mobilisés contre la réforme Fillon de l’Education
Une déclaration surréaliste de Gilles de Robien, pour qui « si,
dans l’Education nationale, la grève d’aujourd’hui a été moins
suivie que ne l’avaient annoncé les syndicats, c’est sans doute
pour quatre raisons : la qualité de la concertation avec les
partenaires sociaux depuis trois mois, la priorité gouvernementale
en faveur de l’emploi, y compris dans l’Education nationale, la
mise en oeuvre d’une vraie politique d’égalité des chances à
l’Education nationale, un effort budgétaire sans précédent pour
l’année 2006. »
Comment continuer ?
C’est la question que se posent les manifestants en ce lendemain de
cette journée d’action.
L’histoire proche, notamment les mobilisations de 2003 montrent que
tout relâchement et tout attentisme mènent à un découragement et
surtout permettent à la droite au pouvoir de poursuivre sa
politique de casse.
Après cette journée d’action avec grèves, il faut passer à la
vitesse supérieure en envisageant dans les plus brefs délais une
grande manifestation nationale et la grève générale.
La grève générale, ne se décrète pas, mais elle se construit, se
prépare, s’organise. De plus en plus de salariés et de
fonctionnaires considèrent à juste titre que la dimension
intersyndicale doit être un levier pour les mobilisations, dans le
cadre d’une démarche unitaire initiée à tous les niveaux.
C’est pourquoi nous appelons toutes les fédérations et
confédérations syndicales à organiser localement et au plus tôt des
assemblées générales intersyndicales et interprofessionnelles, pour
développer la mobilisation et décider des formes que doit prendre
le mouvement.
L’essentiel est de frapper ensemble et fort !
Emancipation Tendance Intersyndicale.