Dans le supérieur aussi ça bouge (et ça converge...)
En 2004, le gouvernement avait du reculer face au mouvement des chercheurs et à son fort
soutien dans l’opinion. Au-delà des crédits dégelés et des postes obtenus, la communauté scientifique avait
exprimé son désir de changements profonds et positifs, en définissant lors des Etats Généraux de Grenoble
ses propositions pour une loi d’orientation et de programmation.
En janvier 2005, le ministre Fillon laissait paraître un avant-projet de loi (LOPRI) dont les
principales dispositions tournant le dos aux propositions de Grenoble sont
condamnées par tous (intersyndicale comme présidents d’université).
La communauté se mobilise avec succès le 4 février, et le ministre d’Aubert qualifie de « brouillon »
le projet LOPRI. Mais peu après, le ministère diffuse une version réglementaire de son projet : les
intentions initiales sont entièrement confirmées. Plus grave, une des dispositions phares du texte rentre
d’ores et déjà en vigueur : la création de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) et sa dotation
budgétaire 2005 sont publiées au JO.
Le 16 février, un large rassemblement d’organisations se réunissent pour faire le bilan des
rencontres qui ont eu lieu avec les ministres. Le communiqué qu’elles co-signent et dont nous reproduisons
ci-dessous quelques extraits est on ne peut plus clair :
« il apparaît clairement que le texte du projet de L.O.P.R.I. reste entièrement d’actualité ...
... celui-ci programme l’extension de la précarité de l’emploi et le pilotage de la recherche
publique et de l’Enseignement supérieur par les entreprises privées dans le cadre des lois du
marché, en totale contradiction avec les conclusions des états généraux de la recherche et avec les besoins
de la société. ... Ce projet ignore le rôle premier de la recherche qui doit être la production et la
transmission de connaissances librement accessibles à tous. Il réduit les besoins de la société à
l’innovation industrielle et marchande à laquelle sont affectés les deux-tiers des financements nouveaux
prévus par le projet. ...
Les organisations signataires considèrent ce projet comme une base inacceptable pour définir les
grandes lignes de l’avenir du système de recherche français. Elles demandent qu’un nouveau projet
soit élaboré en s’appuyant sur les propositions de la communauté scientifique exprimées à
Grenoble, complétées par les syndicats, et sur une prise en compte de la totalité des besoins de
la société.
...
Pour marquer leur détermination, elles appellent à préparer dès maintenant
une journée d’action d’ampleur nationale, avec initiatives
dans toutes les régions, le mercredi 9 mars 2005. »
Les détails de l’action, ainsi que du projet de loi, sont contenus dans le tract.