Violences urbaines... violences sociales : assez d’hypocrisie
Ces dernières semaines nous avons assisté à la révolte des jeunes issus des classes populaires. Face à ça, le gouvernement a répliqué par une surenchère sécuritaire et policière. Nous savons tous que cette révolte est le fruit d’une importante dégradation sociale, dont les conséquences se concentrent dans les banlieues, depuis de nombreuses années : chômage massif, accroissement de la précarité, appauvrissement d’une part toujours plus grande de la population, dégradation des conditions de logements, violences policières à répétition. Qu’offrent ces politiques successives aux jeunes ? Du mépris et un déterminisme social que l’école seule n’a pas les moyens d’enrayer.
La seule réponse concrète faite à ces jeunes est la multiplication des mesures sécuritaires avec notamment la réactivation d’une loi de 1955, utilisée pendant la guerre d’Algérie, permettant au gouvernement d’imposer des couvre-feux qui sont une véritable atteinte aux libertés individuelles, mas aussi d’accroître les pouvoirs de la police et des préfets (perquisition la nuit, interdiction de réunions, de soirées ....). De plus, l’insistance sur les reconduites à la frontière (en charter) comme les discriminations au quotidien entretiennent les idées racistes. Enfin les déclarations de Villepin sur l’école, au lieu d’être porteuses d’espoir pour ces jeunes, deviennent un prétexte pour appliquer les aspects les plus rétrogrades de la loi Fillon, unanimement rejetée par l’ensemble de la communauté éducative.
Le collectif « On Vaulx mieux que ça » a animé plusieurs débats sur des questions aussi importantes pour nos vies que la casse de la sécurité sociale, la marchandisation des services publics (dont les populations défavorisées sont les premières bénéficiaires), ou encore le chômage de masse et l’accroissement de la précarité dans le travail (comme c’est le cas avec le Contrat Nouvelle Embauche). Toutes ces mesures ont conduit aux reculs des conquêtes sociales et à des coupures graves dans le système de solidarité. Une autre conséquence tout aussi grave est la perte de différentes formes de solidarités, de résistances et de mobilisation dans les quartiers de banlieue mais ailleurs aussi, notamment dans les entreprises où la répression s’exerce à l’encontre des militants syndicaux.
A l’issue d’une réunion publique « les Vaudais en ont assez de l’injustice », organisée le mercredi 23 novembre à Vaulx-en-velin, nous nous sommes posé deux interrogations :
comment arrive-t-on à cette situation et à ces explosions ?
quels outils construire qui s’opposent à cette logique de désintégration des valeurs de solidarité et d’action collective ?
Dans ce sens nous appelons à :
Se joindre à la manifestation contre les prisons et les logiques sécuritaires le jeudi 8 décembre à 18h, place Bellecour à Lyon (sortie métro face rue Victor Hugo) pour aller à 18h30 autour des prisons St Paul et St Joseph
Se rassembler Samedi 7 janvier 2006 de 10H00 à 13H00, place Guy Mocquet (Mas du taureau, Vaulx-en-Velin, devant le local du Collectif vaudais des privés d’emploi et précaires) pour dénoncer les violences sociales et les mesures sécuritaires (prises de parole, intervention théâtrale, projection vidéo, stand convivial thé/café...)
Collectif « On Vaulx Mieux que ça », Collectif des Privés d’Emploi et Précaires, CGT (Union Locale, Syndicat des Municipaux, ENTPE), SUD-EDUC, PAS 69, CNT-EDUC, AGORA, EPI, CNL, des Parents d’Elèves et des habitants solidaires.
Contact : 04 78 04 09 63 - 06 73 30 38 42
Contrairement à ce qui avait été annoncé auparavant, la FSU n’est pas signataire de cet appel. Nous leur présentons nos excuses.