Luttons contre la précarité à l’ENS de Lyon
Une précarité croissante
La précarité se cache parfois là où l’on ne l’attend pas. Dans tous les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, y compris à l’ENS de Lyon, de nombreux-euses travailleur-euses ne sont pas titulaires et occupent des emplois précaires : IATOS, doctorants, post-doctorants, contractuels, vacataires, travaillant à la bibliothèque, à la cantine, dans l’administration, dans les laboratoires, assurant le ménage, l’accueil, etc. Beaucoup enchaînent les CDD sans aucune perspective d’avenir et d’amélioration de leur statut.
Cette situation ne fait qu’empirer dans un contexte où les directions d’établissement procèdent à une externalisation croissante des services et des emplois, confiés désormais à des entreprises privées, ce qui contribue à une multiplication des statuts et des conditions d’emploi, isole les travailleurs et brise les groupes de travail, entrave la solidarité et facilite la soumission à des conditions de travail dégradées.
Les projets gouvernementaux
C’est en vérité une situation qui concerne l’ensemble de la fonction publique, secteur qui concentre la majorité des emplois précaires. Les mesures proposées par le gouvernement dans son projet dit de « modernisation des conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction publique » ne mettent absolument pas fin à la situation précaire des CDD renouvelables. Pire, avec la création d’un contrat de projet « à terme incertain », l’ultra-précarité se trouve légalisée et généralisée. Les organisations syndicales ont donc rejeté ce projet, et revendiquent un véritable plan de titularisation.
Des mobilisations
Face à ces attaques multiples, des résistances et des mobilisations se développent dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. A l’ENS d’Ulm, une mobilisation intercatégorielle regroupe depuis plusieurs semaines étudiant-e-s, personnel-le-s et enseignant-e-s-chercheur-se-s en faveur d’une amélioration du statut, des conditions de travail et de la rémunération des personnel-le-s de l’établissement. A Lyon 1, à l’INSA et bientôt Lyon 2, la lutte commence à s’organiser à travers des collectifs précarité. Mercredi 9 février, un rassemblement s’est tenu devant la préfecture entre 12h et 14h à l’appel de la CGT, la FSU et Solidaires.
Contre l’exploitation, les pressions, les non-renouvellements de contrats, contre la volonté du gouvernement et des directions d’établissement de précariser nos vies, il est nécessaire de mettre en commun les informations dont nous disposons et de partager nos expériences concernant nos conditions de travail à l’ENS de Lyon. C’est en nous organisant que nous pourrons formuler des revendications collectives, et mettre en place un rapport de force fondé sur la solidarité entre personnel-le-s, titulaires et non-titulaires, étudiant-e-s, enseignant-e-s et chercheur-euses.
Luttons à l’ENS de Lyon
Les organisations syndicales de l’ENS de Lyon lancent une enquête-questionnaire pour faire un premier état des lieux de la précarité sur notre lieu de travail.
Pour obtenir le questionnaire : http://mercure.ens-lsh.fr/get?k=lDZiNN4HXHUiHehBs2l
Pour plus d’informations, ou renvoyer le questionnaire : collectifprecaires-enslyon@riseup.net
Une première assemblée générale s’est réunie le jeudi février. Elle a rassemblé une cinquantaine de personne et permis d’élaborer une première plate-forme de revendications, qui place au premier plan la titularisation des personnel-le-s contractuelles.
Pour poursuivre cette dynamique collective et faire un premier retour sur les résultats du questionnaire, une deuxième assemblée est appelée jeudi 17 mars à 13h30.