Contre les offensives homophobes et sexistes ! Pour une école ouverte et émancipatrice !
La mobilisation des réseaux fascistes et réactionnaires se poursuit, et l’école est désormais une de leur cible. Ils s’attaquent frontalement aux programmes de lutte contre les stéréotypes de genre, et contre les discriminations sexistes et homophobes, proposés dans les établissements scolaires.
Sur les réseaux sociaux, et à travers l’envoi de textos et la distribution locale de tracts, les parents d’élèves ont été invités la à ne pas envoyer leurs enfants à l’école le vendredi 24 Janvier en Région Rhône-Alpes, le lundi 27 janvier en région parisienne (et d’autres dates étaient prévues) pour protester « contre la théorie du genre » ainsi qu’une prétendue « éducation sexuelle prévue à la maternelle à la rentrée 2014 avec démonstration ».
Usant du mensonge et de la manipulation, des groupuscules d’extrême-droite ont ainsi utilisé les réseaux sociaux pour inciter des parents à s’opposer au dispositif “ABCD pour l’égalité” qui sera expérimenté en particulier dans notre académie et qui suit les recommandation du rapport “Lutter contre les stéréotypes filles-garçons” du Commissariat Général à la stratégie et à la prospective.
Sur la forme, cette opération a été lancée par le site “Journée de retrait des enfants de l’école”, dirigé notamment par Farida Belghoul, proche du groupe d’extrême-droite “Egalité et Réconciliation” d’Alain Soral, antisémite notoire. Cette même Farida Belghoul a elle même depuis longtemps retiré ses enfants de l’école et prône la scolarisation à domicile. De son côté la Manif pour Tous organise des comités “vigi-gender” un peu partout en France, visant à mobiliser les parents et à mettre la pression sur les équipes pédagogiques. Tous ces groupes se sont retrouvés le dimanche 26 janvier à la manifestation d’extrême-droite à Paris, puis le 02 Février à Paris et à Lyon.
Sur le fond il faut démystifier le propos : il n’est évidemment pas question de démonstration d’éducation sexuelle à la maternelle, c’est tout simplement mensonger ! Et la question du genre n’est pas une théorie. Le genre signifie “le sexe social”, c’est à dire la façon dont une société assigne des comportements et des rôles aux filles et aux garçons en fonction de leur sexe. L’objectif de cette offensive est de chercher à limiter l’enseignement aux “outils de bases” (lire, écrire, compter), comme le souhaite une partie du patronat, et à empêcher toute réflexion et émancipation par l’échange et la connaissance. Car pour l’extrême-droite la vision des sexes est basée sur l’inégalité assumée entre femmes (cantonnée à la sphère privée, au travail domestique, aux enfants...) et hommes (qui travaillent, décident de tout...).
Sud Éducation Rhône dénonce ces tentatives de l’extrême-droite de mettre la main sur l’école publique. Nous rappelons avec force la pertinence des études de genre pour comprendre, et combattre, les stéréotypes et discriminations sexistes qui aliènent les individus. Nous soutenons toutes les initiatives visant à combattre les LGBTphobies.
Sud Éducation Rhône luttera avec la plus grande détermination contre la propagation de tous les discours véhiculant des partis pris sexistes et homophobes. L’école est et doit rester un lieu d’émancipation de toutes les formes de haines et de discriminations. Nous nous battons pour une école publique qui permettent à toutes et à tous d’apprendre ensemble, de réfléchir et d’élaborer un esprit critique.
Pas de fascistes dans nos quartiers, nos écoles et nos lieux de travail, pas de quartier pour les fascistes.