RESF : "ce pays n’est pas sarkozyfié "
Les 6924 régularisations au final - d’adultes, pas de familles- dans le cadre de la
circulaire du 13 juin. ce n’est malheureusement pas une surprise. Le ministre de l
’Intérieur l’avait annoncé - il avait osé l’annoncer avant même que les dossiers
soient examinés- 30% seraient gagnants -régularisés, 70% donc perdants. Le système
des quotas était posé par avance. Et la réalité est pire : 20% de "bons", 80% de
"mauvais".
Aussi, si nous nous réjouissons pour celles et ceux, régularisés, qui
vont enfin pouvoir vivre tranquillement, dignement, comme chacun en a le droit,
force est de constater qu’on est loin du compte.
La circulaire du 13 juin avait déclenché un immense espoir... mais ce fut une
véritable loterie. Cet espoir, entretenu par les déclarations médiatisées de N.
Sarkozy et d’A. Klarsfeld qui ont suivi, a déclenché cette ruée immédiate vers les
préfectures. Les dépôts collectifs initiés par RESF sont venus ensuite, en toute
connaissance de cause pour chaque famille qui a librement décidé de s’y joindre.
Aujourd’hui, beaucoup de familles n’ont pas encore été convoquées. D’autres n’ont
toujours pas reçu de réponses. Tous ces gens vivent aujourd’hui dans l’angoisse de
l’attente, ou dans l’effondrement après le refus. Et ils ont la peur au ventre.
C’est une honte, c’est indigne. C’est une tricherie cynique, une traîtrise...
Et c’est N. Sarkozy qui accuse RESF d’être démagogique et irresponsable(!), relayé
par son étrange médiateur, A. Klarsfeld dont l’expression est réduite à un
psittacisme navrant : dire et redire tout ce que dit le maître.
C’est N.Sarkozy le démagogue, qui médiatise des annonces qui ne sont que des arnaques.
C’est N. Sarkozy, le démagogue, qui instrumentalise les sans papiers dans la
perspective des élections présidentielles en amalgamant immigration, invasion,
chômage, délinquance et insécurité...
C’est N. Sarkozy, l’irresponsable ; qui attise la xénophobie et la tentation raciste
et, par réaction, entretient le repli communautariste qui enferme et sépare.
Au final, une politique inhumaine aux relents nauséeux qui ne résoud en rien le
problème des migrations et cause d’infinies souffrances.
Nous avons assuré une veille vigilante durant tout l’été. Et le butin de la chasse
aux enfants, aux jeunes et aux familles n’a pas été à la hauteur du projet du
ministre. Maintenant, heureusement, la rentrée scolaire est faite : les enseignants,
les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes, les citoyens, les élus... nous sommes tous
là : prêts, mobilisés, solidaires et déterminés à ne pas supporter l’inacceptable.
L’ampleur de la mobilisation du réseau, depuis deux ans - sur tout le territoire
français - , qui rassemble des associations et des gens de d’opinions diverses, les
123 000 signataires de la pétition " nous les prenons sous notre protection", c’est
la preuve que ce pays n’est pas sarkozyfié.
Ce qui nous réunit autour des enfants, des jeunes majeurs, des familles menacés
d’expulsion, c’est une volonté commune : que ce pays devienne ce qu’il prétend être,
le pays des droits de l’Homme.