NON AU PLAN MEDEF-PIRATE !
Le 6 octobre 2005, les salarié-e-s en grève de l’entreprise d’assistance aéroportuaire CBS (bagages) étaient informé-e-s par leur direction d’un ordre de réquisition émanant de la Préfecture de la Seine Saint Denis. La réquisition a pour objet « de faire fonctionner les tris bagages dans des conditions normales d’exploitation permettant aux aéronefs de quitter l’aéroport dans des conditions de sécurité et de sûreté minimales ... » et cela au regard « du risque terroriste ».
Dans le contexte « Vigipirate rouge », les salarié-e-s se sont donc trouvé-e-s dans l’obligation de cesser la grève. Mais à présent, alors qu’elles/ils ont cédé, ils sont accusé-e-s d’avoir refusé d’obéir : le 11 octobre, la Gendarmerie du Transport Aérien de Roissy convoque les salarié-e-s de CBS : enquête préliminaire pour avoir « refusé de déférer à la réquisition ». Ce refus est passible de 6 mois de prison et de 10 000 € d’amende.
On force les ancien-ne-s grévistes à signer des PV de Gendarmerie qui stipulent : « Je suis conscient que nous sommes en Vigipirate rouge, que le blocage des bagages nuit à l’économie nationale ».
La procédure de réquisition est une procédure d’exception. Elle a ici été instrumentalisée par un Préfet briseur de grève, prenant prétexte de Vigipirate rouge. Alors que les salarié-e-s avaient obéi et repris le travail dès le 6 octobre au matin, la Préfecture entend maintenant criminaliser jusqu’au bout les grévistes en lutte.
Il s’agit d’un abus de pouvoir caractérisé, qui rend un grand service à de nombreux patrons d’entreprises d’assistance aéroportuaire, pour qui la législation du travail constitue une entrave pour réaliser des profits. Le MEDEF applaudit.