Le STO revient dans les collèges du Rhône
La décentralisation Raffarin a délégué la gestion du RMI aux départements, sans transférer tous les budgets. Le Conseil Général du Rhône ne veut pas augmenter les impôts des riches, et doit donc réduire ses dépenses en faisant baisser le nombre de "bénéficiaires" du RMI. Il force donc les RMIstes à accepter des petits boulots mal payés (vendanges...). Si ces personnes refusent : elles ne touchent plus le RMI !
Dans les collèges du Rhône, le personnel d’entretien n’est quasiment plus remplacé en cas d’absence. Car en janvier, c’est le département qui prendra en charge les collègues TOS.
Michel Mercier, président du Conseil Général, a trouvé la solution : les RMIstes viendront entretenir les bahuts, et aider aux tâches administratives, avec une paie de misère. Et s’ils refusent, on leur sucre le RMI. Au départ, ces personnes aideront les titulaires. A terme, elles les remplaceront.
L’école devient de plus en plus un lieu d’insertion sociale pour adultes au lieu d’être un lieu de préparation à l’insertion sociale pour les jeunes. Cette mesure brise la spécificité de l’école, et développe, dans la tête des élèves, une image dégradée du travail, dans laquelle la précarité devient la norme.
Mercier ne pense qu’au pognon, pas aux femmes et aux hommes qui vivent dans le Rhône. Il méprise complètement les personnes concernées.
Mépris pour les RMIstes forcés à travailler : à quel moment écoute-t-on leurs désirs, leurs projets, leurs aspirations pour construire avec ces personnes un projet intéressant, utile, motivant ? C’est à un véritable emploi que chacun-e devrait avoir droit !
Mépris pour les fonctionnaires qui travaillent dans les collèges, à des tâches administratives, à l’accueil ou à l’entretien... Si leur travail quotidien, si dur, si mal considéré, si mal payé, c’est finalement rien de plus que du bouche-trou pour chômeur de longue durée, quelle est donc la valeur de leurs métiers ? Mercier nous insulte.
Le dispositif des contrats CES et CEC touche à sa fin. Depuis des années, ce sont des collègues sous-payé-e-s qui défilent dans les bahuts sans pouvoir s’investir. On ne réduit pas la misère de cette manière : le "petit boulot" n’est qu’un leurre pour éviter la révolte des pauvres.
Le renforcement de la précarité nuit à la qualité du service public. Ce travail obligatoire pour les RMIStes, c’est le premier pas vers "l’externalisation" de l’entretien des collèges, c’est-à-dire vers la privatisation du service public. On commence par l’entretien, le travail administratif, demain l’Etat aura tout bradé, plus personne ne sera fonctionnaire, sauf les policiers, les juges et les militaires.
SUD s’oppose toujours à la décentralisation Raffarin : les TOS doivent rester fonctionnaires d’Etat. Nous refusons l’embauche de précaires. Nous réclamons l’augmentation de nos salaires, à commencer par les plus bas (les "salaires à trois chiffres", inférieurs au SMIC, ça existe dans l’éducation nationale).
Nous voulons la titularisation, sans concours ni conditions, de tou-te-s nos collègues précaires. Par la réduction du temps de travail, sans perte de salaire,sans annualisation, sans flexibilité, avec la création des postes statutaires qui correspondent, nous pouvons réduire le chômage et la misère dans notre pays, et améliorer le service public d’éducation nationale.
Un emploi (intéressant, stable et utile), c’est un droit !
Un revenu (suffisant et motivant), c’est un dû !