La solidarité n’est pas un délit !
Manifestation "Chaîne humaine" rue de la République : on démarre côté Bellecour, devant la Fnac à 17h30.
Signer la pétition : la solidarité n’est pas un délit !
Ci-dessous en PJ, un tract à diffuser largement d’ici vendredi.
FLORIMOND N’IRA PAS EN PRISON !
Instituteur et militant du RESF, Florimond Guimard passe en jugement le 20 avril devant le TGI d’Aix en Provence. Il risque 3 années de prison et 45 000 € d’amende pour avoir, selon la police, "volontairement commis des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, faits commis par arme par destination (en l’espèce son véhicule)" et "avoir volontairement exercé des violences [...], ces violences étant aggravées par les deux circonstances suivantes : sur un dépositaire de l’autorité publique et en réunion".
En réalité ces termes pompeux et maladroits qualifient un « délit » dont il peut être fier : il a, le 11 novembre dernier, avec 200 autres, contribué à empêcher que deux enfants (tout petits) soient privés de leur père, Lahcène Douibi, qui devait être expulsé vers l’Algérie après dix jours de rétention.
Le 11 novembre, la police tentait l’expulsion. Lahcène Douibi était chargé dans une voiture de police qui fonçait vers l’aéroport où une petite foule protestait. Florimond a suivi quelques minutes la voiture de police, ce qui lui vaut son accusation ! La police, elle, utilisait matraques et gaz lacrymogènes pour faire refluer ceux qui protestaient contre l’expulsion, huit personnes étaient interpellées. Mais, Lahcène Douibi résistait et les passagers protestant, il était finalement débarqué puis libéré ainsi que les 8 personnes interpellés. Un mois plus tard, le 19 décembre, Florimond était convoqué au commissariat, placé en garde à vue puis mis en accusation.
Le procès intenté à Florimond Guimard est à l’évidence politique. La décision de le traîner en justice a été prise au plus haut niveau et après plus d’un mois de réflexion...Les accusations portées contre lui sont ridicules, ne serait-ce que par leur démesure. Ce procès s’inscrit dans une série d’intimidations et de poursuites engagées contre celles et ceux qui se dressent contre la chasse aux enfants et à leurs parents sans papiers.
• C’est ainsi que. Kadidja, militante de l’APEIS (association pour l’enploi, l’information et la solidarité), devait être jugée le 30 mars pour avoir protesté contre les mauvais traitements infligés à Daïm, un étudiant de Toulouse expulsé sur le vol Paris-Bamako qu’elle prenait. Son procès a été reporté.
• François Auguste, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes sera jugé à Lyon le 7 mai pour s’être adressé aux passagers, à Lyon St Exupéry, lors d’une tentative d’expulsion d’une famille (que nous pensions être la famille Raba).
• Enfin, à Paris, la directrice de l’école Rampal « coupable » d’avoir protégé ses élèves des policiers lors de l’interpellation d’un grand père sans papiers et plusieurs parents d’élèves n’ont échappé aux poursuites que grâce aux protestations provoquées par la garde à vue de la directrice.
Ces événements au cours desquels des militants mais aussi des passagers, des parents d’élèves ou des enseignants se couchent devant des voitures de police, se font gazer ou frapper puis poursuivre pénalement sont le signe éclatant de l’échec de la politique de Monsieur Sarkozy.
Dans ces circonstances, le procès de Florimond Guimard a valeur de test. C’est une tentative de museler les mouvements de solidarité qui s’affirment autour des sans papiers. Il est hors de question que Florimond Guimard soit condamné.
RESF 69