Évaluations nationales : résistons aux pressions, boycottons !
Les évaluations nationales, parachutées pendant les vacances, sans concertation, pédagogiquement inadaptées et contestables, peu sûres informatiquement parce qu’hébergées à l’étranger, financées par l’impôt sur une plate-forme informatique privée appartenant à une multinationale évadée fiscale… Nombreu-x-ses sont les collègues qui ont décidé de mettre un grain de sable dans la machine, suivant l’appel de Sud Education.
Le courrier intersyndical transmis au ministère au sujet de l’aberration des évaluations nationales n’a pas obtenu de réponse satisfaisante.
Suite à la passation de la première salve d’évaluations, les enseignant.e.s font le constat de nombreux dysfonctionnements qu’il s’agisse des finalités, du contenu, de la passation, de la saisie, de la remontée des résultats, comme de la communication aux familles et des remédiations proposées sur Eduscol. Très majoritairement, ils remettent en cause leur pertinence et leur utilité.
Enquêtes et témoignages montrent que ces évaluations sont inadaptées aux jeunes élèves de CP et sont facteur de stress. Les consignes officielles de passation, source de confusion et de difficultés, ont dû être adaptées le plus souvent par les personnels. De fait, les résultats ne peuvent être considérés comme fiables et ne sont donc d’aucune aide aux enseignants sur les acquis des élèves. La saisie extrêmement chronophage ainsi que la dépossession de l’analyse des résultats n’ont fait qu’accentuer le malaise ressenti par les enseignant.e.s, réduit.e.s à de simples exécutant.e.s de tâches subalternes.
De surcroit, l’annonce des premiers résultats par voie de presse, alors que la phase de saisie n’était pas clôturée, a montré que ces évaluations ne servent pas l’intérêt des élèves ni des enseignant.e.s, mais sont au service d’une justification de la politique mise en œuvre.
La phase deux des évaluations de CP, dans la continuité de la phase initiale, s’avère tout aussi inadaptée et présentera les mêmes travers. En excluant les enseignant.e.s des processus de conception, d’analyse et d’exploitation de ces évaluations, mais aussi en excluant toute remédiation issue des RASED, aucune réponse pertinente n’est apportée aux besoins identifiés.
La manière de mener les évaluations standardisées montre une grande confusion sur les objectifs des différentes formes d’évaluation dans et du système éducatif. Si l’objectif est d’évaluer le système éducatif, nous disposons déjà de beaucoup d’évaluations nationales et internationales et des évaluations sur échantillon sont suffisantes, nul besoin donc de les généraliser.
Beaucoup d’équipes se sont concertées et refusent collectivement de faire passer ces évaluations. Elles ont bien raison !
Devant toutes ces équipes qui, partout sur le territoire, s’appuient sur ces bonnes raisons de ne pas perdre son temps et celui de nos élèves dans ces évaluations, la hiérarchie intimide et met la pression. Coups de fils aux directions d’école demandant de dénoncer les collègues qui refusent cette mascarade, mails aux équipes ou individuels tentant de rappeler à l’ordre... Ne nous laissons pas intimider, ce n’est que du bluff !
La liberté pédagogique est toujours là, et la façon dont nous évaluons nos élèves dépend de nos choix de professionnels de l’éducation.
Rappelons-nous qu’aucun texte ayant de caractère réglementaire et contraignant n’existe pour cadrer ces évaluations. L’an dernier la DEGESCO avait produit un courrier stipulant qu’elles n’étaient en rien obligatoires. Ainsi, les enseignant•e•s qui ne les font pas passer ne risquent rien, si ce n’est de ne pas perdre leur temps à une tâche chronophage, mal fichue et inutile pour faire progresser les enfants.
SUD éducation propose plus que jamais des moyens d’action pour lutter contre ces évaluations :
le boycott des évaluations
la non remontée des résultats
la signature d’une pétition, disponible sur notre site internet www.sudeducation.org
En cas de pressions ou d’intimidations de la hiérarchie, écrivez-nous à sudeduc69@sud-arl.org. Le syndicat fera un courrier à l’ien de circo ainsi qu’au DASEN pour leur rappeler que les évaluations nationales ne sont pas obligatoires.