Un contrat de soumission pour les vacataires de l’Université Jean Monnet (Saint-Etienne)
Contre la précarité et la soumission :
appel à la mobilisation.
L’ensemble des organisations syndicales a décidé de faire du 4 octobre
2005 une journée de mobilisation nationale contre la précarité et pour
l’augmentation du pouvoir d’achat. Dans le même temps, la direction de
l’université Jean Monnet lançait pour sa part une offensive dans le sens
du développement de la précarité et de la baisse du pouvoir d’achat...
A la fin du second semestre de l’année dernière, un collectif regroupant
les vacataires précaires du département de sociologie s’était mobilisé
pour obtenir :
la mensualisation des salaires (plutôt que d’attendre la fin du
mois de mars pour toucher le premier versement, après 6 mois de travail
sans rémunération).
une revalorisation salariale, étant donné l’augmentation des
effectifs et la multiplication des examens prévue dans la réforme LMD.
le remboursement des frais de déplacement pour l’ensemble des
enseignant-es : jusqu’à présent seul-es les enseignant-es assurant les
cours à partir de la licence 3 sont défrayé-es.
Au cours d’une entrevue le directeur du département SHS s’était engagé à
rechercher des solutions en s’adressant à la présidence de l’université,
mais aucune proposition concrète n’a finalement été avancée.
Fin
septembre, l’ensemble des vacataires de sociologie a eu la surprise de
recevoir, en plus des documents administratifs garantissant leur
rémunération pour l’année à venir, une « attestation d’acceptation des
dispositions réglementaires régissant l’emploi des vacataires », « à
signer obligatoirement ».
Ce document reprend, en les inversant, les revendications portées par le
collectif des vacataires précaires. Ainsi, il est exigé des vacataires
qu’ils/elles acceptent leur mode de rémunération « en trois périodes de
paiement », qu’ils/elles se contentent du « taux horaire fixé
nationalement et dont ils auront pris connaissance », et qu’ils/elles
continuent, en vertu d’une décision de conseil de faculté, à prendre en
charge leurs frais de déplacement. Ce document constitue un véritable
contrat de soumission ; face à une demande de reconnaissance du travail
effectué, la direction a choisi de répondre par le mépris.
Plus
fondamentalement, un tel procédé équivaut à une remise en cause pure et
simple du droit de grève et des possibilités de contestation dans le monde
du travail (sûrement une manière pour la présidence de l’université d’être
encore une fois à la pointe de la « modernisation sociale »). Plutôt que
de discuter les revendications avancées on fait de leur abandon une
condition d’accès à l’emploi, de sorte que les vacataires précaires
restent des vacataires dociles... Le manque de moyen à l’université (qui
apparaît nettement avec les problèmes chroniques de sureffectif) se
traduit encore une fois par une pression accrue dans « la gestion des
ressources humaines ».
La section CNT du site Tréfilerie refuse ce contrat de soumission et la
logique de précarisation qui signifie toujours plus de contrôle sur les
salariés. Pour protester contre ces dérives écœurantes nous appelons à une
grève reconductible des enseignant-es de sociologie à partir du mercredi
12 octobre, 10h00. Nous appelons également l’ensemble des personnels de
l’université et les étudiant-es à soutenir ce mouvement.
C’est dans la lutte que nous développerons les solidarités pour briser les
logiques d’exploitation et de soumission !!!