L’école a besoin de notre NON
Le Traité Constitutionnel Européen évoque certes un droit à une “ éducation de qualité. ”
Mais cette expression désigne en fait l’objectif fixé à Lisbonne, en 2000, par le Conseil
européen : “ devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la
plus dynamique du monde ”. C’est cet objectif qui éclaire toutes les réformes
éducatives ultérieures (Italie, Espagne, Belgique, Tchéquie et France) mais aussi, et
surtout, le Traité qu’on nous demande de légitimer le 29 mai.
VOTONS NON
POUR DÉFENDRE LE
SERVICE PUBLIC
Le Traité garantit aux organismes
privés le droit de vendre l’enseignement
obligatoire... à charge
pour l’État d’assurer la compensation
financière aux familles. Une aubaine
pour les clergés, mais aussi pour les
multinationales qui espèrent bien
s’emparer du marché. Et ça tombe
bien puisque le TCE donne mission
à l’Union européenne de développer
l’enseignement à distance dans le
cadre d’une “ concurrence libre et
non faussée ”. Le service public
de l’ e-learning ne verra donc
jamais le jour, tandis que le
détournement des infrastructures
publiques par les marchands
d’éducation deviendra la norme
juridique suprême.
Le TCE ne définit nulle part
l’enseignement obligatoire. Or, depuis
le sommet de Lisbonne, toutes les réformes éducatives en Europe
réduisent les savoirs enseignés à
un socle minimum. En ne mettant
aucun frein à cette stratégie, le
TCE contribuera à assécher l’offre
éducative publique. D’autant plus
que “ l’élévation progressive du
niveau général du savoir ” n’est pas
intégrée à ses objectifs.
La gratuité et l’accessibilité ne
sont garanties que pour le seul
enseignement obligatoire. C’est donc
la loi du marché qui pourra
s’appliquer à l’enseignement supérieur
comme à la formation continue.
Et pour cause, le TCE ne fait aucune
mention de l’égalité des chances.
VOTONS NON
POUR DÉFENDRE LA
LAÏCITÉ
Le TCE garantit aux églises “ un
dialogue ouvert, transparent et
régulier ” . L’éducation en sera le principal enjeu, étant donné le
poids de l’enseignement confessionnel
en Europe. L’école est donc la
première concernée par cette
rupture majeure du pacte laïque
que constitue la reconnaissance
officielle des cultes.
VOTONS NON
POUR DÉFENDRE LA
DIVERSITÉ
Avec le TCE, la Commission
coordonnera les politiques éducatives
des 25. Un système de certification
européen, concurrent des diplômes
nationaux, pourra alors voir le
jour... ce qui contraindra chaque
pays à s’aligner en matière de
contenus d’enseignement et d’organisation
de la scolarité. Un grand
pas en avant pour L’UNICE, le
syndicat patronal européen, qui
tente depuis des années d’imposer
un sytème de validation subordonné
à ses seuls besoins.