Itinéraires SUD n°55 Janvier-Février 2008
Edito :
Education Nationale, Utilisons les mots justes :
Plan Social !
A l’heure où sont rédigées ces lignes, l’Imprimerie
Nationale finit sa 4eme semaine de grève, les Kléber
occupent leur usine quand leur maison mère
engendre 8OO millions d’euros de bénéfices, et le
plus grand Carrefour de Marseille voit un syndicat
accepter la défaite. Et à l’Education Nationale ?
Pas de souci de fermeture d’unités de production,
pas de reclassement, pas d’excédents, de redistribution
du fruit du travail ni de pouvoir d’achat qui
baisse selon le ministre.
Et pourtant, imaginons
cinq minutes que
l’éducation nationale
soit le privé, et reposons-
nous les mêmes questions. Le ticket repas
sous-payé des Carrefour, pas de souci, il n’y en
pas. Les fermetures d’unités de production des Kléber,
tiens il y a bien les classes dans les écoles
qui ferment et les collèges et lycées de banlieue
que l’on veut supprimer après avoir soigneusement
orchestré la baisse de leur fréquentation (production
?), via supression de la carte scolaire et
des moyens (de l’investissement ?) destinés à les
rendre attractifs. Trop peu d’élèves, pas assez rentable,
on ferme ! Et les reclassements ? Où iront
les agents et personnels administratifs l’an prochain
? Ailleurs ! Et les professeurs ? Adieu, choix
du lieu de travail, combien se retrouveront en complément
de service sur plusieurs établissements ?
Reste la garantie de l’emploi, certes, mais pour
combien de temps encore ?
Ensuite il y a les salaires : dans la fonction publique
le pouvoir d’achat
baisse depuis 20 ans, grignoté
par l’inflation. Et
notre ministre qui fait passer
pour augmentation
de salaire ce qui est l’évolution
normale d’une carrière,
la belle affaire !
Dans le privé nous dit-on c’est la concurrence
internationale, la rentabilité… L’argent va aux actionnaires
les mêmes qui bénéficient des cadeaux
fiscaux, comme le paquet fiscal qui cet été a mis
l’état sur la paille. Ce paquet qui fait qu’il n’y a plus
rien pour les salariés du public et la protection sociale.
Dividendes record ou économies de
charges, ce sont les mêmes qui ramassent. Ne
nous trompons pas
d’adversaires. Ce ne
sont pas les Kléber, ni
les employés Carrefour,
ni ceux de l’Imprimerie
Nationale, ni
les fonctionnaires… Le nôtre est facilement reconnaissable
: il s’empiffre, porte Rolex au poignet,
prend des vacances en jet, financé par ses amis
milliardaires qu’il contribue à engraisser
Ne nous laissons plus faire ! Quand le cochon est
gras il est temps de faire la saucisse ! Refusons le
plan social à l’Education Nationale ! Des initiatives
de tout bord naissent ces temps, rejoignons-les !
Alors hop, tout de suite en dernière page pour jeter
un coup d’oeil à l’agenda militant, avant une
lecture détendue -si c’est encore possible- de cet
itinéraires Sud remanié, qui essaie de vous présenter
de façon un peu plus détaillée, comment
s’articulent les luttes et la réflexion, entre les syndicats
départementaux indépendants que sont les
Sud Education, l’union syndicale Solidaires, la fédération
Sud Educ. A bientôt pour une prochaine
assemblée générale Sud Educ ou dans la rue !