Itinéraires SUD n°51 Mars-Avril 2007
Edito
Les hasards du calendrier font paraître
ce numéro entre les deux tours des
élections présidentielles. Occasion pour
nous de rappeler l’attachement de notre
union syndicale SOLIDAIRES à la charte
d’Amiens, qui assigne aux syndicats qui
s’en réclament, depuis plus de 100 ans, un
double objectif et une exigence : la défense
des revendications immédiates et
quotidiennes des salarié-e-s, et la lutte pour
une transformation d’ensemble de la société
en toute indépendance des partis politiques
et de l’État. Si notre syndicalisme est
politique, au sens noble du mot, il ne se
positionne pas sur les questions strictement
électorales. D’une manière générale, nous
ne pensons pas que les élections, dans
notre système politique actuel, soient un
levier efficace pour opérer les
transformations radicales dont notre société
a un urgent besoin. Ce qui ne signifie pas
que notre positionnement soit neutre, car
nous combattons, en particulier, le
néolibéralisme, dernier avatar du
capitalisme globalisé. Cette religion du
profit immédiat, qui prétend faire de
l’éducation une marchandise, renforce les
inégalités sociales partout et brise les
mécanismes de solidarité que sont, en
particulier, la protection sociale et les
services publics. Elle donne toujours la
priorité à la répression sur l’éducation. Et
cette idéologie a ses champions sur notre
échiquier politique. Ses soutiens naturels
sont l’extrême-droite et la droite, mais à
gauche aussi, la régression sociale a trouvé
des allié-e-s, en particulier tous les ministres
de l’éducation depuis Allègre. Elles/ils
veulent mettre à bas ce qui a été construit à
la Libération, sur la base d’une partie du
programme du Conseil National de la
Résistance.
Face à la marchandisation de nos vies, défendre l’existant ne suffit
pas. Voter une fois tous les cinq ans ne suffit pas. C’est au quotidien
qu’il faut lutter et inventer de nouvelles solidarités. Comme l’écrivait
Lucie Aubrac :
LE VERBE « RÉSISTER »SE CONJUGUE AU PRÉSENT
Ce numéro est dédié à Carlos Fuentealba, enseignant argentin mort d’une
grenade lacrymogène reçue en pleine tête lors d’une manifestation, au cours
d’une lutte portant sur les conditions de travail et de rémunération.
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