Au lieu de manifester, demandez plutôt à Chirac un emploi fictif
A la veille des "grâces" présidentielles du 14 juillet, une amnistie générale a été réclamée (en particulier par notre union syndicale SOLIDAIRES) pour toutes les personnes qui se sont mobilisées durant le printemps dernier dans la lutte contre le CPE, la LEC (loi sur l’ « égalité des chances ») et la précarité en général. Peine perdue, bien sûr !
La lutte anti-Cpe a montré un refus massif dans notre pays de la précarisation générale de nos vies : le gouvernement a été obligé de retirer le CPE, légitimant ainsi cette lutte. La justice expéditive avait d’ailleurs, à l’époque, prononcé des condamnations spécialement sévères, condamnant aussi, au passage, de nombreuses personnes innocentes, sur la foi des seuls témoignages policiers.
Cette amnistie légitime devrait aussi s’appliquer aux jeunes des quartiers populaires qui, à l’automne 2005, ont exprimé leur désespérance, leur refus de la relégation sociale et des discriminations. Plus généralement, il importe de mettre un coup d’arrêt à toutes les poursuites judiciaires et condamnations qui sont en cours contre ceux et celles qui se mobilisent pour leurs droits et pour porter des débats qui concernent l’ensemble de la société, comme les faucheuses/eurs volontaires anti-Ogm ou les militant-e-s de la Confédération paysanne..
Chirac, figé dans une attitude revancharde et bornée, n’a pas voulu entendre parler de grâce pour les militant-e-s. Il préfère amnistier son ami Guy Drut.
Rappel : Drut a été condamné dans le cadre de l’enquête sur le financement illégal du RPR et de l’affaire des marchés publics d’Île-de-France, à 15 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Il a bénéficié d’un emploi fictif à la demande de la mairie de Paris, alors dirigée par Jacques Chirac.
De juin 1990 à février 1993, il a été salarié par l’entreprise de BTP Sicra (filiale de la Compagnie générale des eaux, devenue Vivendi puis Veolia), pour 20 000 francs par mois, soit un total d’environ 120 000 €.