Vous êtes contre le CPE, mais vous proposez quoi ?
La France est l’un des sept pays les plus riches du monde. Même si la croissance économique est faible, notre société s’enrichit chaque jour davantage : elle n’a jamais été aussi riche. Les entreprises du CAC 40 ont enregistré des bénéfices records en 2005 : 86 milliards d’euros contre 57 milliards en 2004, un chiffre déjà en hausse de plus de 60 % par rapport à 2003 (source : Le Monde du 15 mars 06).
En France, la Dépense Intérieure d’Education en 2004 s’élevait à un total de 116 milliards d’euros (source : ministère de l’éducation nationale). Ce qui signifie que la société investit, au total, chaque année, 6810 euros par élève ou étudiant-e. L’Etat finance 63,4% de cette somme. Ce qui représente 73,54 milliards d’euros.
En 2005, les 40 entreprises du CAC 40 ont dégagé un bénéfice cumulé de 86 milliards d’euros.
Si les bénéfices de ces 40 entreprises étaient investis par l’Etat dans l’éducation nationale, ça doublerait directement la contribution de l’Etat à la dépense intérieure d’éducation. Sans léser personne, sauf quelques actionnaires déjà beaucoup trop riches.
Interrogeons-nous également sur confortable budget du ministère de la défense, ou sur les frais de fonctionnement de l’Elysée qui ont littéralement explosé depuis l’arrivée de Chirac, selon une enquête du Canard Enchaîné. La répartition de la richesse nationale n’est qu’une question de choix politiques.
Et le gouvernement continue à nous faire croire qu’il faut faire des économies, que la dette de l’Etat est un problème insurmontable, qu’il faut exonérer les employeurs de charges sociales (CPE, CNE...), qu’il faut privatiser le service public (EDF, GDF, La Poste, mais aussi l’éducation), que les malades doivent payer le trou de la sécu, qu’il faut rester à 30 élèves par classe en maternelle, que les ZEP coûtent trop cher, qu’il faut accepter des emplois précaires et mal rétribués, que les minimas sociaux sont trop élevés, etc.
C’est bien d’une répartition équitable du travail et des richesses dont notre pays a grand besoin, et non pas du CPE/CNE.
Il est d’ores et déjà possible de financer un Revenu Minimum d’Existence à tout le monde. Par un vrai partage du temps de travail, sans flexibilité, il est possible de fournir un emploi stable à chacun-e. C’est une question de rapport de force ; c’est l’un des enjeux majeurs des luttes actuelles, au-delà du CPE/CNE.