Cette école qui prétend évaluer le comportement des enfants, comme s’il s’agissait d’un exercice de mathématiques ; cette école dans laquelle seuls les enfants les plus dociles sont récompensés ; cette école qui sélectionne une petite élite et condamne le plus grand nombre à une scolarité de trop faible qualité ; cette école qui préfère envoyer les enfants les moins scolaires en centre éducatif fermé, ou en apprentissage dès 14 ans ; cette école qui ne parle que « d’égalité des chances » et d’ « ambition réussite », plutôt que de permettre la réussite scolaire de tous les enfants de ce pays... Cette école n’est pas la nôtre.

Nous savons que l’éducation passe aussi, parfois, par la sanction. Celle-ci peut être ferme, mais elle doit surtout être appropriée, juste, accompagnée et éducative. La note de vie scolaire ne l’est pas. Pour les élèves turbulents, elle sera surtout une double peine, car ils sont déjà punis ou sanctionnés s’ils ne respectent pas le règlement intérieur. Avec les bourses au mérite, nous voyons bien que cette note peut aussi pénaliser financièrement des familles entières. Elle va aussi renforcer un rapport consumériste à l’école, amenant certains élèves à participer à la vie du collège dans le seul but de gagner des points. Cette mesure autoritariste, démagogique, injuste, anti-éducative et rétrograde constitue bien l’un des emblèmes de la politique actuelle en terme d’éducation.

Pour nous, à l’opposé de cette politique de l’école caserne, chaque enfant doit être véritablement accueilli et éduqué, sans discrimination, quelles que soient ses difficultés, quel que soit son comportement, dans un service public d’éducation de qualité. Cela exige de vrais moyens humains (personnel titulaire supplémentaire dans tous les corps de métiers, formation, concertation, dispositifs d’aide...), mais l’école doit être une priorité dans une démocratie.

 Professionnels de l’éducation, nous ne participerons jamais à l’élaboration de ce type de note de vie scolaire, porteuse d’une conception de l’école qui est à l’opposé de la nôtre.

 Nous demandons au ministère de l’Education Nationale d’abandonner cette note de vie scolaire.

 Nous appelons les chefs d’établissement à refuser de mettre cette note.

 Nous n’accepterons pas qu’un seul collègue soit inquiété pour avoir refusé la mise en place de cette note, en particulier parmi les CPE et les professeurs principaux.

Et si cette note de vie scolaire devait finalement être mise en place par certains chefs d’établissement, alors par avance, nous disons haut et fort : « pas en notre nom ! ».

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