NON AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Tract documenté réalisé par Sud Travail à partir de l’enquête réalisée en France
samedi 1er avril 2006

En France, 48000 viols par an ! STOP

En France, 1 femme meurt tous les 4 jours sous les coups ! STOP

Une femme sur 10 est victime de violences conjugales ! STOP

Au cours de leur vie 11 % des femmes sont victimes d’agressions sexuelles ! STOP

Il n’y a que 8 % des femmes qui osent porter plainte pour viol POURQUOI ?

Pour introduire une définition du sexisme :

Le sexisme consiste à inscrire la différence entre les garçons et les filles dans des rapports hiérarchiques de domination où le sexe masculin, comme en grammaire, l’emporte sur le sexe féminin.
Les rapports sociaux s’actualisent dans des comportements sexistes qui tous vont dans le sens de cette hiérarchie entre les hommes et les femmes, des garçons sur les filles.

La question de la lutte contre les violences faite aux femmes est essentielle pour notre société.
Il s’agit d’un coté d’un symptôme majeur d’une société qui va mal même très mal parce qu’elle repose fondamentalement sur des rapports de domination, d’un autre coté, nous savons que la violence à l’égard des femmes s’exerce à toutes les périodes, dans toutes les sociétés, dans toutes les couches sociales, avec une aggravation liée à la très grande précarité.

Une enquête de l’ENVEFF en 2000 initiée dés 1997 à la suite de la conférence mondiale des femmes de PEKIN a été réalisée ; il s’agissait pour l’Etat français de mettre en œuvre les recommandations faites et notamment l’engagement à lutter contre les violences envers les femmes. En préalable il est utile de dire qu’en 1997 le sujet n’intéressait ni les politiques ni les scientifiques.

En 2000 en France, l’Etat et les instances statistiques ont enfin reconnu que la violence envers les femmes était un sujet d’intérêt public.
L’objectif de l’enquête était de déterminer l’ampleur du phénomène en France, il s’agissait de cerner les violences verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles faites aux femmes dans leurs différents cadres de vie : espaces publics, travail, au sein du couple ou des relations avec la famille ou les proches.

L’enquête a été effectuée auprès d’un échantillon aléatoire de 7000 femmes représentatif de l’ensemble des femmes de 20 à 59 ans.
Sur l’analyse des violences intra familiales, on peut déjà mettre en évidence les informations suivantes :

1. Les violences conjugales se répartissent de la façon suivante :

4,3 % d’insultes

1,8 % de chantage affectif,

24,2 % de pressions psychologiques (dont 7,7 % de harcèlement moral)

2,5 % d’agressions physiques,

0,9 % de viols et autres pratiques sexuelles imposées.

2. La fréquence des violences subies est homogène selon les catégories socioprofessionnelles.

3. Les violences conjugales sont liées à l’âge : les femmes les plus jeunes (20-24 ans) sont environ deux fois plus exposées que leurs aînées.

4. De nombreuses femmes ont parlé pour la première fois à l’occasion de l’enquête, les violences conjugales sont les plus cachées (plus des 2/3 des femmes contraintes par leur conjoint à des pratiques ou rapports sexuels forcés avaient gardé le silence ; 39 % avaient caché des agressions physiques).

5. Le recours des femmes victimes de violences au sein du couple se porte dans 24 % des cas sur les médecins,

6. Les personnes qui, enfants ont supporté des sévices, ont 4 fois plus que les autres ont été victimes d’agressions sexuelles ou physiques dans leur couple au cours des 12 derniers mois,

7. La probabilité d’avoir été hospitalisé est significativement plus élevée lorsque les femmes ont subi des agressions ; elles sont plus nombreuses à prendre des médicaments psychotropes, leur appréciation de leur santé est moins bonne.

C’est dans la vie de couple que les femmes adultes subissent le plus de violences physiques, psychologiques et sexuelles, tous les groupes sociaux sont exposés, les inégalités socio-économiques étant cependant des facteurs aggravants, notamment le chômage.

Il faut noter l’ampleur du silence : la moitié des femmes ont parlé pour la première fois des violences qu’elles avaient subies.

Dans une autre étude réalisée en 1998, un profil des auteurs d’homicide de leur conjointe a pu être précisé : en dehors de cas d’alcoolisme, il s’agit d’hommes psychopathes, ayant une certaine notoriété, bénéficiant par leur fonction d’un certain pouvoir pour lequel le sens de l’autorité est perçu comme une qualité professionnelle de prise de respsonnsabilité. On remarque une proportion très importante de cadres (67 %), de professionnels de santé (25 %), de représentants de l’armée, la police....

Nous pensons que des femmes victimes de ces violences travaillent dans nos services comme ailleurs.

Dans le cadre de la préparation d’une réunion sur ce sujet, une femme victime de violences nous a confié :

Les voisins étaient au courant, deux collègues aussi avec qui j’étais très proche.
La police était au courant mais quand mes enfants téléphonaient au commissariat et disaient « il a bu, il devient fou, il frappe maman, venez je vous en supplie. » on leur répondait « qu’il aille se coucher ça ira mieux demain. »

Elle a poursuivi :
« Je pense que beaucoup de gens ne se sentiront pas concernés d’une part parce que ça ne leur est jamais arrivé, quand aux autres c’est la honte qu’elles portent en elles ou la peur de parler ; pour ma part c’était les deux ».

Dans les attendus du procès la condamnant à de longues années de prison, il y en a un notamment qui est frappant : il disait qu’elle n’avait jamais porté plainte.

Rappelons juste quelques chiffres :

• une femme sur 10 est victime de violences, une femme est tuée tous les 4 jours.

• 11 % des femmes sont victimes d’agressions sexuelles dans leur vie.

• deux viols sur trois ont lieu dans la famille et un sur deux dans le couple.

Les femmes victimes de violence sont murées dans leur silence, c’est un constat, cependant une chose est sûre ce n’est pas à la maison qu’elles parleront des violences subies puisque c’est précisément là qu’elles sont violentées, il y a donc une infime petite possibilité que ce soit sur leur lieu de travail qu’elles puissent en parler.

Pour cela il faut peut être savoir être attentif pour pouvoir déceler quelques petits indices.

Il nous semble également qu’il est nécessaire d’avoir a portée de main un petit guide contenant les informations les plus utiles et disponible immédiatement car c’est tout de suite qu’il faut pouvoir répondre, ce vade-mecum est en cours de réalisation.


LES VIOLENCES CONJUGALES

L’histoire de la conjugalité s’est considérablement transformée dans les trente dernières années du fait de la libéralisation de la contraception et de l’avortement ainsi que la légalisation des droits entre époux.
De plus, l’entrée massive des femmes dans l’emploi, la montée du divorce, la baisse de la fécondité a favorisé l’émergence de nouvelles formes de conjugalité.

L’approche des violences conjugales s’est adaptée aux évolutions de la conjugalité.
Les violences intrafamiliales comprennent diversement selon les études, les violences perpétrées par les conjoints et/ou les autres membres de la famille. Le terme de violence domestique plutôt utilisé par les anglophones est plutôt flou (l’univers féminin réduit au huis clos du foyer, les violences conjugales recentrent l’analyse sur un seuil type d’auteur, le conjoint ou le concubin).
Plus récemment est apparu le terme de violences par un partenaire intime (partenaire sans parfois vie commune) :

• Propos blessants,

• Paroles injurieuses,

• Autoritarisme, paternaliste condescendant ou tyrannique, reproches et réprimandes, humiliations, jalousie maladive, dénigrement, dévalorisation, cris menaces, brutalités physiques ou sexuelles, les violences conjugales sont multiples.

Selon une unité étude médico-judiciaire parisienne, 44% des femmes blessées l’étaient sur tout le corps, la cruauté est parfois silencieuse, bien souvent l’accumulation d’actes, de gestes, de paroles en apparence sans gravité fonde le comportement violent. Le concept de violence conjugale recouvre une réalité multiforme on sous-entend violence dans la relation de couple.

La violence si elle peut prendre des formes identiques, est toujours univoque, la violence est une situation d’emprise sur l’autre et engendre la peur et paradoxalement la culpabilité.

Les violences conjugales en France

Les différents types de violences

Les femmes séparées de leur partenaire au cours des 12 derniers mois ont déclaré trois à quatre fois plus de violences conjugales que celles encore en couple.

Les situations de violences conjugales

Il est difficile d’établir une hiérarchisation des violences conjugales, elles s’exercent selon un continuum qui inclut toutes les formes d’agression. C’est moins la nature des agressions que leur répétition, voire leur cumul qui détermine la gravité des situations de violence. Cependant deux types de configuration :

-  regroupe les femmes qui ont subi des pressions psychologiques ou des insultes répétées (harcèlement psychologique).

-  regroupe les femmes qui ont enduré des brutalités physiques toujours accompagnées de harcèlement psychologique.

-  les femmes qui ont déclaré plusieurs formes de violence répété »et sont considérées comme en situation de « violence conjugales ; dans l’enquête Enveff 1 femme sur 10 en couple dans les douze derniers mois a déclaré être en situation de violence conjugales au cours de l’année 2000.


Les facteurs sociodémographiques

Quelque soit la nature, les jeunes femmes de moins de 25 ans déclarent plus de violences que leurs aînées.
L’écart d’âge entre les conjoints, lorsqu’il est pus élevé que la moyenne (plus de 3 ans) accroît le risque de violence conjugale.

Contrairement à une certaine idéalisation des couples à double résidence où la relation conjugale est perçue comme épurée des contraintes les relations de ce type sont particulièrement violentes ; notamment pour les femmes avoisinant la quarantaine.

Les capitaux scolaires ne protégent pas des violences un niveau d’étude élevé ne protége pas les femmes de violence de la part du conjoint (de même pour les diplômes des hommes)
La profession tant de la femme que de conjoint n’est pas clairement liée à l’occurrence des violences conjugales. Le mécanisme de domination de l’autre qui fonde la violence traverse l’ensemble du corps social. (cf. tableau)

Alors que le travail à temps partiel est politiquement vanté comme permettant de concilier la vie familiale et vie professionnelle, on s’aperçoit que les femmes salariées à temps partiel affrontent plus de situations de violences conjugales.

Par ailleurs, une grande instabilité professionnelle et l’exclusion, temporaire ou définitive, du monde du travail favorisent l’émergence de climats conjugaux délétères.
Les chômeuses, les femmes ayant cessé de travailler subissent plus de violences que les actives occupées, il en va de même des conjointes d’un inactif.


Cumul des violences conjugales et des violences au travail.

Une majorité de femmes menant de front une vie matrimoniale et une vie professionnelle stable sont moins sujettes à des atteintes de violences conjugales de quelque nature. Une minorité de femmes cumulent violences au travail et violences conjugales, celles qui sont en situation de violences conjugales sont deux fois pus exposées au violences au travail que les autres.

Les difficultés de cumul de travail domestique et du travail salarié, l’injonction sociale de concilier les deux s’adresse en premier aux femmes ; or on observe un lien marqué entre les situations de violences conjugales et la répartition asymétrique des travaux ménagers et de l’éducation des enfants Ainsi les situations très graves de violences passent de 1,2% lorsque les deux parents s’occupent des enfants à 4,2%, lorsque la femme déclare s’en occuper seule.

Les revenus de la femme et du ménage n’apportent guère d’éclairage supplémentaire sur les facteurs de violence conjugale, en revanche la dépendance économique d’une épouse freine son départ du foyer violent.


Les mécanismes de violences conjugales

Le cycle de la violence conjugale se répète indéfiniment et comprend toujours les mêmes étapes : montée en puissance progressive de la violence qui s’exacerbe jusqu’à une crise aiguë, à laquelle suit une phase de regret/pardons appelée « lune de miel » puis une période variable de rémission. Les femmes restent parce que le conjoint violent a atteint son objectif : leur soumission ; la confiscation du pouvoir de décision et de leur autonomie se rétrécit dans de nombreux domaines et réduit le champ d’action.

La spirale de la violence suit une double logique, celle d’un accroissement des violences tant dans la fréquence que dans la brutalité et celle de l’enchaînement qui va des agressions verbales aux brutalités physiques et sexuelles
On constate une corrélation entre l’intensité du sentiment amoureux et la fréquence des violences ; la proportion de femmes en situation de violence est presque multipliée par deux entre celles qui sont très amoureuses et celles qui sont seulement amoureuses. On peut avancer que l’amour ne protége pas des violences. Une étroite relation entre l’absence de sentiment amoureux et les climats conjugaux violents : une femmes sur deux qui n’aime plus ou n’a jamais aimé son partenaire est victime de violences conjugales.

Parmi les femmes dont le partenaire est infidèle presque une sur trois est en situation de violences conjugales, l’infidélité féminine déclenche une agressivité maximale chez le conjoint : près d’un sur cinq brutalise sa compagne adultère.

L’alcoolisme est souvent, avancé comme un facteur déterminant des violences conjugales, c’est les cas quand la surconsommation d’alcool aboutit au processus de domination.

Le 25 novembre 2005


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