Misère, précarité, chômage : tout va bien !

Avec Raffarin la France va trop bien...
jeudi 7 avril 2005

"Entre chômage, sous-emploi, précarité financière des "travailleurs pauvres", c’est très vraisemblablement entre le quart, au moins, et le tiers de la population : soit 15 à 20 millions de personnes ¬ 7 millions de pauvres et 8 à 12 millions de précaires ¬ qui, pour une raison ou pour une autre, ont, de façon durable, des conditions de vie marquées du sceau de l’extrême difficulté."

Source : Le Monde (Article de Laurent Mauduit paru dans l’édition du 07.04.05) et La revue Droit social (nº 3, mars 2005), qui publie une étude signée par Jacques Rigaudiat, dont sont extraites nos citations.

Les chiffres officiels du chômage sont trafiqués, on le sait depuis longtemps, mais cette étude tente d’y voir plus clair : Un peu moins de 2,5 millions de personnes sont officiellement recensées comme demandeurs d’emploi (catégorie 1). A cela, il faut ajouter ceux qui prennent en compte "les formes plus ou moins diffuses de chômage" : soit 667 000 autres demandeurs d’emploi, ceux ayant travaillé plus de 78 heures dans lemois (catégories 6, 7 et 8) ; 726 000 personnes à la recherche d’un contrat à durée déterminée (CDD) ou d’un emploi à temps partiel.
Au total, les personnes victimes du chômage sont au nombre de presque 3,9 millions. "Encore faut-il aussi leur ajouter tous les salariés âgés (environ 570 000 en novembre 2004) qui sont soit de faux inactifs, parce que chômeurs âgés dispensés de recherche d’emploi, soit de faux retraités, parce que bénéficiaires d’une forme ou d’une autre de préretraite" , ajoute Jacques Rigaudiat.

De 1983 à 2003, le nombre des salariés en intérim est passé de 113 000 à 361 000 (+ 316 %) ; celui des salariés en CDD de 263 000 à 1 624 000 (+ 517 %) ; celui des emplois aidés de 375 000 à 503 000 (+ 34 %) ; et celui des salariés en sous-emploi (temps partiel, etc.) de 148 000 à 1 186 000 (+ 701 %). Toutes les formes d’emplois précaires ont donc connu un développement fulgurant, alors que dans le même temps le nombre des emplois statutaires (CDI ou emplois publics) ne passait que de 16 804 000 à 18 847 000 (+ 12 %).

"Au total, indique l’expert, sur l’ensemble de cette période, sur quatre nouveaux actifs, l’un est chômeur, un autre est salarié précaire et les deux autres seulement occupent des emplois jusqu’alors jugés comme statutairement "normaux"."Pour les salariés, la pauvreté a très clairement progressé, passant sur la même période de 3,9 % à 5,4 %. L’origine de ce phénomène est ce que l’on vient de pointer : l’émergence d’une nouvelle catégorie de salariés, les "working poor" ("travailleurs pauvres"). C’est la singularité de ce capitalisme patrimonial auquel la France s’est convertie : s’il favorise des profits exceptionnels pour les groupes cotés, gonflant les dividendes servis aux actionnaires (22 milliards d’euros pour les groupes du CAC 40 en 2004 et 10 milliards de rachat d’actions) et de fantastiques rémunérations pour les dirigeants, il va de pair avec un développement des bas ou très bas salaires. "Actuellement, 29 % des salariés perçoivent un salaire inférieur à 1,3 smic, soit approximativement 1 100 euros", observe encore Jacques Rigaudiat.


Merci Lionel Chirac, merci Jacques Jospin. SUD n’en veut pas, de cette société-là, et profitera de toutes les occasions pour le dire haut et fort, par exemple en appelant à voter NON au referundum sur le TCE !


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