Les enseignante·e·s du lycée Jacques Brel de Vénissieux écrivent aux parents d’élèves à propos des E3C

Communiqué aux parents d’élèves du lycée Jacques Brel (Vénissieux) du 20/01/2020
Aujourd’hui démarrent dans certains établissements les épreuves communes de contrôle continu dites « E3C » qui comptent pour le bac. Ces épreuves commencent lundi prochain à Jacques Brel et concernent les élèves de Première. Depuis des mois, nous réclamons un report voire une annulation de ces épreuves qui sont injustes et renforcent les inégalités entre les élèves et entre les lycées.
Par exemple :
dans certains établissements, comme le nôtre, aucun entraînement en temps réel n’a pu avoir lieu,
les épreuves s’étalant sur plusieurs semaines, les inégalités en termes de temps de préparation sont considérables : pourquoi les élèves d’Albert Camus (Rillieux) composeraient-ils et elles après les élèves de Jacques Brel (Vénissieux) ?
les sujets ne sont pas accessibles aux élèves, alors que c’était une promesse de M. Blanquer lors du vote de la loi,
dans certains établissements les cours sont annulés pendant les épreuves, mais ce n’est pas le cas chez nous : nos élèves devraient donc composer donc dans des conditions différentes en matière de bruit dans les couloirs, de nombre de surveillants, de nombre d’élèves par salle, de cours avant ou après les épreuves...
Nos élèves, dont l’immense majorité est issue de collèges classés « éducation prioritaire », seront les grands perdants de cette réforme du bac. Le baccalauréat constitue le premier diplôme universitaire et il doit demeurer un examen préparé et organisé avec sérieux, garantissant une égalité de traitement sur tout le territoire.
Nous refusons de mettre nos élèves en difficulté en leur soumettant des sujets pour lesquels ils et elles sont mal préparées : les banques nationales de sujets ont ouvert avec du retard et uniquement le 9 décembre. Les sujets sont régulièrement modifiés : nos élèves ne savent pas à quoi s’attendre et nous ne pouvons pas les préparer correctement.
Nous refusons de mettre nos élèves en difficulté en les soumettant à une épreuve d’autant plus stressante qu’elle est nouvelle et se déroulerait dans des conditions matérielles inacceptables : bruits, sonneries, deux élèves par table, un surveillant par salle de 30 élèves. Nous refusons de faire travailler nos élèves dans l’impréparation et dans le flou le plus total (pas de réunions pour le choix des sujets par exemple, pas de critères de corrections communs dans certaines matières...).
Nous avons réclamé des aménagements pour permettre à nos élèves de composer plus sereinement. Face au refus de notre chef d’établissement, convaincus d’agir dans l’intérêt du service public et de nos élèves, une majorité d’entre nous est déterminée et prête, si nous ne sommes pas entendus, à refuser d’assurer la surveillance de ces épreuves en faisant grève. Nous rejoignons et saluons la mobilisation actuelle des collègues partout en France contre ces E3C.
Nous vous invitons à nous rejoindre, pour les élèves du lycée, pour leurs conditions d’apprentissage et pour l’égalité des chances !