Les dossiers noirs de la justice lyonnaise

dimanche 3 février 2008

Témoignage poignant d’une citoyenne qui a passé sa journée au tribunal administratif, un jour comme les autres, un jour d’horreur pour les personnes présentes ce jour-là, un jour de plus.

Ce Samedi matin 2 février, au 67 rue Servient
Je n’avais pas pris de quoi écrire : notes de mémoire
Il y a eu les dossiers noirs de..
Il va falloir écrire les dossiers noirs de la justice lyonnaise pour ne parler que de ce que nous constatons

Matinée au bon vouloir des justiciants/ cieux, bien entendu, ce sont eux qui donnent le top de départ …
La famille G passe la première et bien sûr restera jusqu’au bout avec les enfants... elle laissera la parole à son avocate, qui n’avance même pas un mot de défense (ce matin il y avait deux conceptions de la défense avec une jeune avocate qui va chercher toutes les failles qui va dire un mot, et puis sa consœur qui n’a jamais trouvé de faille, qui remplace, certes, mais sans plus.) Une famille qui malheureusement fait confiance à une avocate qui n’a rien trouvé à dire… quand la juge leur demande « voulez-vous ajouter quelque chose », C’est Monsieur qui prend la parole, et la traductrice de rapporter « nous n’avons rien à ajouter puisque tout est déjà décidé » …

Les conditions d’arrestation des retenus sont largement critiquées par l’avocate qui intervient par la suite : un homme arrêté alors qu’il était convoqué au commissariat dans le cadre d’une demande de mariage, un jeune homme arrêté lors d’une prétendue traversée dangereuse de la rue par des policiers qui l’ont arrêté par hasard puisqu’ils étaient en planque (la planque c’était pour une affaire de stupéfiants, …)
Mise en cause des conditions de garde à vue : en effet madame C. , Roumaine est conduite au centre de rétention très rapidement sans que lui soit donné le temps de faire preuve de son droit à rester sur le territoire…à partir de là, on apprend que la cour de cassation a statué en notre faveur sur trois affaires, trois procédures de non respect des protocoles de mise en garde à vue me semble-t-il et à Lyon. La cour d’appel fait comme si l’avis de la cour de cassation n’existait pas

Le représentant du préfet, transforme les propos des retenus, si monsieur le Représentant bafouille il a tout le loisir de se reprendre mais si un retenu angoissé se méprend le représentant se répand, s’étale , se gausse, s’indigne sans que le retenu ne puisse répondre, le retenu assiste impuissant à la destruction du sens des quelques mots qu’il a essayé de dire pour se défendre…on a toujours l’impression que c’est le représentant du préfet qui est attaqué, visé , bafoué par les paroles du retenu…de plus en plus on a l’impression que les juristes de la préfecture théâtralisent leurs propos ils nous la jouent mystère médiéval , ils se croient sur le parvis d’un temple on n’ a pas besoin d’art sacré ce lieu est encore un peu laïc s’il n’est plus très juste.

Il faudrait parler des traducteurs ceux qui établissent immédiatement une proximité avec leur client, ceux dont la distance inquiète , ceux qui croient vraiment que dans ce lieu on va entendre la parole de ceux qu’ils représentent et tentent de chercher les mots justes, les mots qui ne trahissent pas, qui se reprennent. Depuis les bancs la parole des traducteurs, semble suspecte, et puis parfois une personnalité interpelle. Ce matin un vieil africain, en boubou sous son manteau et en sandales, dont la légitimité est d’abord contestée par la juge, mais qui croit à son rôle de médiateur, qui veut parler pour celui qu’il a interrogé dans le couloir , mais qui à cause de son franc parler n’est pas vraiment entendu. Cet Homme a occupé l’espace , Cet homme a rendu palpable le malaise de la parole refusée, Cet homme n’est pas dupe et il a le sens de la parité, ce n’est pas un sentiment partagé dans ce lieu.

Des voix ont dit ce matin qu’elles avaient eu envie de venir en France qu’elles avaient cru pouvoir y être entendues, y prétendre au bonheur, à l’amour, mais qu’elles seraient ravies de rentrer rapidement chez elles sans repasser quelques jours de plus en centre de rétention, les voix captives veulent s’envoler et nous ne savons pas les retenir, et l’administration n’en pouvait plus de bonheur, jubilation : qu’ils sont sages ces étrangers, ils partent tout seul..s… on a entendu plein de traductions émouvantes. De mémoire des trucs du genre « j’ai aimé être là, j’y croyais, que je parte vite maintenant » ; « j’ai le droit de rester trois mois je veux rester et je vais rester » (c’est sa terre et la nôtre !!), « je dois partir, donc je pars », « non je n’ai pas traversé dangereusement, le bus était arrêté au feu rouge et le petit bonhomme de lumière était vert donc j’ai traversé ». En situation d’oppression, la poétisation est une tentative de dire quand même, et contre tous, la réalité à défaut de faire entendre la Vérité...

la prochaine fois pour plus de rigueur je prendrai des notes

Ara


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