Le tableau de chasse de Sarkozy

Appel à la poursuite de la lutte, par le réseau éducation sans frontières
vendredi 1er septembre 2006

Le 4 septembre, jour de rentrée de la plupart des élèves de ce pays, il
y aura
des chaises vides dans les classes. Celles des enfants des familles qui
ont été expulsées cet été (une famille roumaine de Chateauroux et son fils
Nino NAECSU le 12 juillet et la famille KOSTYUBA, ukrainienne avec un
enfant Vladislav, 3 ans1/2, en août) et celles des quatre lycéens que
Monsieur Sarkozy a banni pour l’exemple : Abdallah BOUJRAF vers le Maroc,
Aminata DIALLO et Aminata SAMBOU vers le Mali et Jeff Babatunde SHITTU
vers le Nigeria. Sept chaises vides, sept vies de gamins ou de tout jeunes
adultes dévastées, leurs études bousillées, perdus pour leurs copains et
leur milieu. Sept drames personnels qui, pourtant, ne constituent qu’un
trop maigre tableau de chasse aux yeux du ministre.

La reconduite en Ukraine de la famille KOSTYUBA le 13 août et
l’expulsion de
plus de 500 personnes du squat de Cachan le 17 aux fins affichées
d’arrêter les sans papiers ont marqué l’ouverture de la saison d’automne.
Depuis 15 jours, les refus de régularisation dans le cadre de la
circulaires du 13 juin pleuvent, les APRF tombent, les arrestations, y
compris en famille, se multiplient.

Toute une famille malgache de Soissons, les deux parents et leurs trois
enfants (Valéria, 17 ans, qui devait entrer en 1ère S au Lycée Léonard de
Vinci, Dominique, 14 ans, qui devait entrer en 4eme au Collège Gérard
Philipe, et Diana 8 ans, qui devait entrer au CE2 à l’Ecole Tour de ville)
a finalement été libérée après plusieurs jours en rétention à Rouen.

A Toulouse, un couple kurde, demandeurs d’asile (le mari a été plusieurs
fois
arrêté et torturé en Turquie) est en rétention avec leur petite fille d’un
an, Olivia. Madame Yilmaz a fait une tentative de suicide en rétention le
1er septembre. Son mari a été traduit seul devant le juge des libertés et
de la détention pendant qu’elle était hospitalisée à Purpan.

A Besançon, la famille Benhammouda est toujours menacée. Elle a failli être
embarquée pour un vol pour Constantine au départ de Bale Mulhouse vendredi
25 août 15h30. RESF 68 a été alerté, un recours a été introduit et
quelques jours ont pu être gagnés. Mais la menace est toujours imminente
pour Ahmed et Rabia, les parents et leurs 3 enfants, Abdelghani, 6 ans,
scolarisé à l’école maternelle Saint Exupéry (Besançon) et inscrit en CP à
l’Ecole primaire Ile de France de Besançon, Louisa, 3 ans, est inscrite en
maternelle à l’Ecole Maternelle Ile de France de Besançon et Yousra, six
mois.

A Cachan, la famille Dumbia a été littéralement piégée. Expulsé du squat
le 17
août, elle accepte son hébergement provisoire à l’hôtel Ibis d’Orly malgré
l’absence de transports, l’impossibilité de cuisiner, de faire des
courses, de laver du linge, etc et les fréquents contrôles de la police
qui pénètre dans les chambres, même en pleine nuit). Le 31 août, en dépit
des engagements du préfet, six personnes sans papiers sont arrêtées dans
l’hôtel, prises au piège. Parmi elles, les parents Dumbia et leur petit
garçon de deux ans et demi. Les parents sont expédiés au centre de
rétention du Mesnil-Amelot, l’enfant est confié à l’ASE et placé dans un
foyer à Vitry.

A Chanas (Isère), la police se livre à un chantage sur trois familles
macédoniennes : soit vous acceptez l’aide au retour, ou on place
immédiatement les pères en rétention à Lyon Satolas. Il s’agit de 3
familles de Roms : les Mustafovski avec 5 enfants dont 4 scolarisés (du
lycée à la maternelle), les Idrissuski (sans garantie pour l’orthographe)
avec 4 enfants scolarisés et les Hamet Turkyan avec 3 enfants scolarisés.

Dans les Pyrénées Atlantiques, au moment même où le préfet recevait une
délégation du RESF64, il faisait procéder à l’arrestation d’une famille
azerbaïdjannaise pour laquelle, entre autres, le RESF était en train de se
battre sur l’application de la circulaire. Cette famille est composée
d’une grand-mère de 65 ans, de son fils (une quarantaine d’années), de sa
petite-fille de 5 ans, scolarisée. Le reste de la famille (l’autre fils et
sa femme, leurs deux enfants, dont un mineur de 17 ans, tous deux
scolarisés) à réussi à échapper à la police, et se retrouve donc
clandestine.

Enfin, symbole de la lutte pour les enfants de sans papiers scolarisés,
Barbe
Makombo (la mère de Rachel et Jonathan qui s’étaient enfuis pour bloquer
l’expulsion de leur mère) est menacée de n’être pas régularisée. Décision
personnelle, semble-t-il, de Monsieur Klarsfeld qui n’a pas hésité pour
justifier sa volonté d’expulser Barbe et ses enfants, à colporter des
ragots trouvés dans les poubelles et à en exhiber le contenu comme un
trésor. On a honte pour lui.

Le ministre de l’Intérieur traque et pourchasse les familles et les
enfants.
Il fait rire ses amis du Medef de la situation des expulsés de Cachan. Il
nourrit sa campagne électorale de son inhumanité. Même pendant les
vacances scolaires, des enseignants, des parents, des particuliers et des
militants se sont dressés pour dire non. Des expulsions ont été empêchées,
des
régularisations arrachées. A aucun moment le silence ne s’est fait.

Lundi, ce sera la rentrée. Le RESF s’adresse aux enseignants et à leurs
organisations syndicales, aux parents d’élèves et à leurs fédérations, aux
particuliers et aux organisations attachées à la défense des droits de
l’homme pour que, dans tous les établissements, les familles et les élèves
menacés soient connus et placés sous la protection des écoles.

C’est la rentrée, le combat pour le droit aux études des enfants et la
régularisation de leurs parents continue. Il doit s’amplifier. A ce jour,
tous les reculs obtenus (les circulaires d’octobre 2005 et de juin 2006)
et les régularisations arrachées (celle de Mariam Sylla à Orléans ces
derniers jours) l’ont été par la lutte. On continue.


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