Manuel du parfait policier en temps de révolte anti-précarité.

Il existe trois types de personnes dans les manifestations :

1/Les lycéens et étudiants. Ils sont blancs et habillés comme vos propres enfants. Ils paraissent pacifiques, mais croyez-moi, ils sont très très méchants.
Objectif : Il faut les mater par la peur.
Méthode préconisée : les laisser hurler (ça fatigue vite), et les laisser se faire bousculer, voler, frapper par les casseurs, pour leur faire peur et les inciter à reprendre vite les cours. Suggestion pour obtenir une promotion Si vous n’avez pas de casseurs sous la main, vous pouvez aussi leur faire peur vous-mêmes.

2/Les casseurs. En fait, ce sont des lycéens, mais il ne faut surtout pas le dire. Il faut les appeler "jeunes de banlieue". Ils sont habillés comme des rappeurs, et ils ont le teint basané. Ce sont nos meilleurs alliés, avec les journalistes, qui répandent la peur des casseurs partout dans l’Hexagone.
Objectif : les laisser terroriser les manifestants, frapper, voler, etc.
Méthode préconisée : les encourager. Pour cela : les exciter, les provoquer, puis se tenir à distance, pour qu’ils se défoulent sur les manifestants, et non pas sur les forces de l’ordre.Suggestion pour obtenir une promotion déguisez-vous en casseur, si vous avez le physique.

3/Les militants. Ils paraissent assez inoffensifs, mais en réalité, croyez-moi, ils sont violents, sournois, chevelus, anarchistes, dangereux, veules. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas peur et peuvent organiser un mouvement sur lequel même nos amis les bureaucrates parisiens des grands syndicats n’auront plus de prise.
Objectif : qu’ils finissent en prison ou à l’hôpital.
Méthode préconisée : opérer des arrestations ciblées, grâce aux désordres créés par nos amis les casseurs. Suggestion pour obtenir une promotion Ne pas hésiter à les frapper, en inventant a posteriori qu’ils vous ont agressés, insultés, frappés... Lâchez-vous, nous avons reçu un stock de matraques neuves en provenance de Corée du Nord.

Post Scriptum :

Méthode préconisée si vous avez laissé un militant dans le coma : dire qu’il était en état d’ébriété et qu’il s’est fait mal tout seul, ou que des casseurs l’ont attaqué.