Karina Velitchko, 14 ans, une fillette toute menue et
toute blonde, a été arrêtée le 20 avril dernier à
l’hôtel Terminus de Metz, avec son père et sa mère. Ce
lundi 2 mai, elle manquait à l’appel dans sa classe de
5ème du Collège Jean Delatour. Transférée au Centre de
rétention Saint-Exupéry, elle vit encadrée de
policiers depuis déjà 2 semaines.

"Qu’as-tu fait, Karina ?.."
"Rien, mais je suis la fille de mon père Vladimir
Velitchko...."
"Et ton père ???....",
"Lui, il est russe, comme ma mère, et il a déserté
quand était soldat en Tchétchénie... Il nous a rejoint
en Russie et nous sommes venus en août 2003 demander
l’asile à la France qui nous refuse sa protection... "
"Et qu’est-ce qui se passe si ton père est mis dans un
avion pour la Russie sur l’ordre du gouvernement
français et du Préfet de Moselle ?"
"Il risque 7 ans de prison en arrivant"
"Et toi ???"
"Moi, je veux repartir à l’école.. mes copines du
collège me téléphonent en pleurant.."

Ce mercredi 4 mai, en comptant Karina, il y avait 5
enfants enfermés au centre de Rétention Saint-Exupéry,
dans un pays qui prétend respecter la Convention des
droits des enfants, et dans la ville de Lyon
consacrée "Ville amie des enfants" par l’UNICEF le 21
novembre dernier.

Ce mercredi matin, il y avait aussi une femme enceinte
de 36 semaines emprisonnée dans le même centre de
rétention...

Oui, vous calculez bien, 9 fois 4 = 36 semaines...
Madame Arbnore peut accoucher d’un moment à l’autre,
mais cela n’empêche pas la Police de l’Air et des
Frontières de préparer son voyage forcé de retour vers
l’ex-Yougoslavie...

Il y avait encore Mammadou Baldé, un jeune homme
originaire de la Guinée Conakry, qui a peur de se
retrouver enfermé dans les sinistres geôles de l’Etat
guinéen qu’il a fui...

... Et bien d’autres, puisqu’ils étaient une centaine
de prisonniers, hommes, femmes et enfants, tous
victimes de la politique de contrôle de frontières que
notre gouvernement affiche comme devant apporter le
bonheur et la tranquillité aux Français.

...parce qu’évidemment Karina et ses parents, et les
autres, demandeurs d’asile déboutés ou simples
candidats à l’immigration, qui viennent en France
chercher un refuge et de quoi vivre, eux qui sont en
danger dans leurs pays, ce sont eux que notre
gouvernement choisit de présenter comme dangereux pour
nous faire oublier un peu les vrais responsables du
chômage et de la précarité qui s’étend !

Nous demandons la libération immédiate des Velitchko,
des Arbnore, de Mammadou Baldé, et de tous les autres,
car les expulsions sont une atteinte au droit de
circuler et de s’installer dans le pays de son choix.

Collectif 69 de soutien aux demandeurs d’asile et
sans-papiers Contact 06-23-85-17-70