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"Dépassons les bornes !" Du 12 mars au 12 avril, campagne nationale contre la biométrie
mercredi 26 mars 2008

La biométrie consiste à utiliser la mesure de parties du corps (iris de
l’œil,
empreintes digitales, contour de la main, du visage...) ou de comportements
(démarche, manière de signer...) pour reconnaître une personne. Ces
parties du
corps, réputées uniques pour chaque individu, sont numérisées, puis
enregistrées dans des bases de données, et réactivées à chaque fois qu’il
faut
s’identifier. Depuis la fin des années 90, sous la pression de lobbys
industriels et étatiques, les outils de reconnaissance biométrique,
souvent des
bornes, se généralisent et remplacent les clés, les cartes ou tout simplement
la reconnaissance en face-à-face.

Les dispositifs biométriques ont d’abord été installés dans des zones dites « 
sensibles » (prisons, aéroports…). Depuis quelques années, dirigeants et
industriels ne reculent devant rien pour en généraliser l’usage à toutes
sortes
d’activités quotidiennes. En 2004, le groupement des industriels de
micro-électronique (Gixel) publiaient un Livre Bleu de préconisations au
gouvernement, lui conseillant de conditionner les plus jeunes pour faire
accepter la biométrie à une population récalcitrante. Ils y prescrivaient
une « 
éducation dès l’école maternelle », c’est-à-dire l’implantation massive de
bornes biométriques dans les établissements scolaires.

Dès 2005, cette
propagande s’est rapidement matérialisée sous forme de systèmes d’accès des
élèves à la cantine et aux entrées. On compterait aujourd’hui 350
établissements scolaires biométriques, contre seulement une vingtaine en
2005.
C’est donc une grande partie de la jeunesse qui, tous les jours, est priée de
trouver normal d’être gérée en silence par le biais de son anatomie, avec la
complicité de prétendus éducateurs.

Le monde de la biométrie est le même que celui du prélèvement massif
d’ADN, de
la vidéo-surveilllance et de la pose de bracelets électroniques sur les
nourrissons. C’est un monde où l’on juge que gérer des corps est finalement
plus efficace et rentable que dialoguer avec des personnes. Derrière la
machine, un pouvoir arbitraire et omniprésent alimente, peut-être plus encore
que par le passé, frustration, impuissance et paranoïa. Grâce à ces
technologies, les dirigeants constituent des fichiers et organisent une
surveillance en temps réel dont auraient rêvé les dirigeants soviétiques.

De
leur côté, les industriels se réjouissent d’étendre encore leur conquête des
activités humaines, en les conformant à leurs innovations technologiques.
Tantôt en agitant la peur des terroristes, tantôt pour nous « simplifier la
vie », les bureaucraties, petites et grandes, étatiques ou marchandes, ne
cessent de soumettre les espaces de la vie commune à leurs propres critères :
rien ne doit entraver le flux de l’économie ; rien ni personne ne doit se
déplacer incognito.

Pourtant, depuis 2005, une résistance se structure. Fin 2005, une troupe de
clowns apparaît dans la cantine du lycée de Gif-Sur-Yvette et sabote les
bornes
biométriques pendant le repas de midi. Diverses campagnes d’information ont
lieu et certaines oppositions réussissent à empêcher l’installation de bornes
biométriques. En ce début d’année 2008, divers collectifs en France se sont
alliés pour lancer du 12 mars au 12 avril une campagne nationale contre la
biométrie. Vous trouverez ci-dessous diverses infos politiques et
pratiques sur
cette campagne.

Cette campagne a été lancée parce qu’il est urgent de faire obstacle à la
banalisation de la biométrie. Or les mobilisations qui ont eu lieu dans
certains lycées sont encourageantes : la détermination de quelques-uns peut
suffire à créer un rapport de force favorable. Si, depuis plus de deux ans,
diverses actions ont déjà été menées ici et là, l’idée est aujourd’hui de se
donner plus de force et de cohésion, notamment en agissant au même moment.

Cette campagne contre la biométrie a été lancée par divers collectifs en
France
souvent impliqués par ailleurs dans des luttes contre le fichage (ADN, "base
élève"), la vidéo-surveillance, la répression et l’enfermement des mineurs...
Nous avons décidé de nous attaquer à la biométrie dans le cadre d’une
offensive
de longue haleine et plus large sur le contrôle social, l’enfermement et les
conséquences du développement des nouvelles technologies. Mais dans cette
campagne, pas de stratégie unique ni de cadre fermé : à chacun, selon le
contexte, de trouver les alliances et les formes d’action les plus belles et
les plus intéressantes.

Les actions que nous projetons visent notamment les établissements
scolaires :
ce sont des lieux privilégiés de la propagation de ces technologies, mais
aussi
parce que ce sont des endroits où les enjeux collectifs permettent encore des
mobilisations (au grand dam du Gixel). Mais il est tout aussi pertinent de
s’attaquer à d’autres espaces où s’implante la biométrie : immeubles,
entreprises, bars et restos, lieux de diffusion d’objets high-tech (disques
durs et ordinateurs portables par exemple), piscines... Et puis,
évidemment, à
toutes les entreprises qui la vendent.

La base est, pour nous, de provoquer des remous dans les établissements
biométriques et au mieux d’en exclure la biométrie ; et de diffuser
massivement
des tracts dans les établissements où elle n’est pas implantée, histoire de
décourager des projets d’installation. Il a été constaté que dans l’un et
l’autre cas ça pouvait marcher.

Contact : panoptique(arobase)boum.org

Infos complémentaires, tracts à télécharger ICI


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