A l’école comme partout, résister, c’est construire...

vendredi 9 avril 2004

L’école est le laboratoire de la société future. Ce qui se passe dans les classes concerne l’ensemble de la population. Elèves, étudiant-e-s, parents, professionnels de l’éducation, ne laissons pas l’école aux ancien-ne-s « premier-e-s de la classe » (haut fonctionnaires, expert-e-s, professionnel-le-s de la politique). Et arrêtons de parler de l’éducation en terme de coût... La société doit préparer son avenir, et donc investir aujourd’hui un maximum de moyens, d’énergies et de compétences pour améliorer l’école. Ce n’est pas le choix du gouvernement-MEDEF, qui préfère casser les services publics, fabriquer davantage de misère, et renforcer le flicage des « classes dangereuses ». Ils choisissent la répression, nous voulons l’éducation.

L’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise !

Aujourd’hui, 15% d’une génération quitte l’école sans aucune qualification. Seulement huit à neuf élèves ou jeunes sur dix ont une maîtrise de la lecture qui leur permet de bénéficier des enseignements dispensés. Par ailleurs, 71% des enfants de cadres sup’ ont le bac général, contre 16% des enfants d’ouvriers non qualifiés. Les « riches » ont donc quasiment cinq fois plus de chance de réussite. Par ailleurs les catégories sociales se côtoient de moins en moins à l’école. Enfin, près d’un-e enseignant-e sur deux en poste actuellement n’a pas bénéficié d’une véritable formation initiale, ce qui est le résultat d’une précarité galopante [1]. Le MEDEF est content : il reçoit chaque année sa commande de salarié-e-s kleenex, taillables et corvéables à merci, et les enfants des barons de l’économie auront les diplômes nécessaires pour reprendre le business de papa. Notre école est toujours le lieu où s’organise le tri social, et la reproduction des inégalités. C’est aussi le lieu où les enfants apprennent que la précarité est « normale » dans le monde professionnel.

Le projet de Fillon, notre nouveau baron, est le même que celui de Ferry et d’Allègre : détruire le service public d’éducation nationale, et vendre l’école au secteur privé. Car pour les libéraux, l’école est un marché qui peut rapporter beaucoup. Aux riches les bonnes écoles, quant aux pauvres, qu’ils se débrouillent ! L’école n’a donc rien à attendre de la mafia UMP qui estime avoir échoué en avril par « manque de pédagogie ». Voilà donc comment nos bons maîtres conçoivent la pédagogie : faire croire qu’on construit un monde meilleur, quand on est en train de détruire toutes les conquêtes sociales du XX siècle. A SUD, on appelle plutôt ça « décervelage » !

Une autre école, une autre société !

Oui, il est urgent de réformer l’école, de la rendre véritablement démocratique, d’en faire le laboratoire d’une société plus juste et d’une humanité moins bête. Développons une recherche publique et un service public d’éducation nationale au service de la population, pas au service du pouvoir ou des lobbys. Construisons une pédagogie qui favorise l’esprit critique, l’engagement et la coopération, et lutte contre l’égoïsme, la pensée unique et la loi du marché. Tous les enfants doivent pouvoir s’épanouir à l’école, se structurer et développer leur personnalité. La situation de la recherche publique, de l’action sociale ou de la culture est comparable à celle de l’école. La droite nous matraque parce qu’elle a peur de nous : nous inventons d’autres possibles, nous ne nous résignons pas face aux horreurs du système, nous ne sommes pas dupes de leurs mensonges, et nous disposons de canaux pour diffuser nos idées. Mais au-delà de ces secteurs, dans le public et le privé, nos luttes ont trop de points communs pour rester divisées. Construisons la lutte de l’ensemble des salarié-e-s pour la conquête de nouveaux droits sociaux. Construisons un syndicalisme qui sorte de l’immobilisme et du conservatisme : il ne s’agit plus seulement de défendre le peu qui reste d’une société solidaire, mais d’ouvrer pour la justice sociale, de bouleverser notre système, pacifiquement mais radicalement. Renforçons la sécu, car la santé n’est pas une marchandise ; renforçons les services publics, car ils favorisent l’égalité entre habitant-e-s et entre secteurs géographiques ; luttons contre la précarité, qui devient la norme partout, alors que l’Europe n’a jamais été aussi riche. Etablissons un régime fiscal équitable qui dégraisse vraiment les riches et remplume vraiment les pauvres. Partageons véritablement le travail. Mettons en place le Revenu Minimum d’Existence... Les idées alternatives ne manquent pas. Avec d’autres, les militant-e-s de SUD essaient, modestement, maladroitement, de les mettre en pratique dès aujourd’hui : tou-te-s ensemble, nous n’avons rien à attendre, et presque tout à construire !


[1Sources : « éléments de diagnostic sur le système scolaire français » du Haut Conseil de l’Evaluation de l’Ecole (octobre 2003).


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